« Routes & Déroutes »

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Ou la disparition de Nicolas B.
D’après Nicolas Bouvier
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CRÉATION 2004
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Résidence – Coproductions : .lacooperative – avril 2002 & avril – mai 2003, Théâtre d’O – Montpellier, Département de l’Hérault – Montpellier

Aide à la production : DRAC Languedoc Roussillon

Soutien : Théâtre du Périscope – Nîmes, Ville de Montpellier

Diffusion : du 1er au 04 décembre 2004 / Théâtre d’O – Montpellier, 15 et 16 septembre 2006 / Ménagerie de verre – Paris

« L’écriture, le voyage et la vie sont trois exercices de disparition et moi j’envisage cela sans aucune mélancolie ni névrose, parce que si, comme on le fait dans nos sociétés occidentales, qui sont devenues extrêmement trouillones et couardes on gomme entièrement la mort, on tue complètement la vie. » N. Bouvier

ÉQUIPE :

Mise en jeu : Sébastien Lenthéric
Avec & entre : Alexia Balandjian, Renaud Bertin, Mathias Beyler, Sophie Lucarotti, Brigitte Négro
Manipulateur sonore & vidéo : Jeanf Blanquet
Photographie : Corinne Nguyen
Mise en espace : Antoine Petit Renaud

Éloge de la disparition

La disparition  n’est pas une fin, une clôture. C’est une porte ouverte sur le vide et l’espace. C’est une invitation au mouvement. Toute disparition porte en elle un pouvoir révélateur. Elle laisse la place à l’inconnu. Comme une route qu’on emprunte pour la première fois. Elle permet l’émergence de ce qui est invisible, fragile, inconscient, et pourtant essentiel.

C’est cette quête d’essentiel qui guide l’oeuvre de Nicolas Bouvier. Dans cet espace ouvert, nous sommes plus attentifs au présent. Et cette « présence aux choses » est le sens de notre recherche. Pointer au moment même où ils naissent les liens entre nos souvenirs et « l’ici et maintenant », entre  notre lecture de Bouvier et nos expériences propres.

Explorer les champs multiples de la mémoire qui, contrairement aux idées reçues, n’est jamais figée. Un peu comme une carte dont les chemins se redessineraient sans cesse ; inventant du même coup de nouveaux paysages.

Raconter ce voyage immobile, cette descente au fond de soi mais au coeur du monde. Ici et maintenant, redonner à la personne une place centrale en réduisant l’écart entre jeu d’acteur et position du spectateur.

Notre engagement est donc dans un va-et-vient entre notre parole intime et les moyens scéniques pour la partager. Un jeu entre individus qui laisse la place à l’imprévu, à l’inconnu. Proposer des choix aux spectateurs. Les impliquer sans tomber dans le piège de l’interactivité.

Travailler sur l’être et non pas le faire. Cela veut dire pour nous  de parler, lire, danser, au plus proche de  nous et du public. Ne  pas composer de rôle. Ne pas être spectaculaires et efficaces mais s’attacher à créer de la relation et de l’échange.

L’auteur : Nicolas Bouvier | 1929 – 1998
Écrivain, photographe, iconographe & voyageur suisse

L’œuvre de Nicolas Bouvier, jusqu’à récemment peu connue du public français, et notamment universitaire, est pourtant considérée comme un chef – d’œuvre de la littérature de voyage. « L’Usage du monde », publié à compte d’auteur en 1963, a contribué à redéfinir la littérature de voyage au XXe siècle, et est aujourd’hui une référence pour de nombreux voyageurs et écrivains. Bouvier expérimente aussi d’autres genres littéraires, comme le récit poétique ou le récit illustré, « Iconotexte » qui se présente comme un « patchwork », étroite collaboration entre texte et images (les dessins sont de Thierry Vernet).

Chez Bouvier, l’écriture naît du voyage et de la contemplation que ce dernier procure. François Laut, dont la biographie de l’écrivain a pour sous-titre « L’Œil » qui écrit, ne s’y était pas trompé.