CAS_1 // Aurige

Ou la multiplicité des identités de CAS_1


 

Détails :

Diptyque  vidéo
Vidéo loop_11mn
Dimension variable
Diffusion : 2 DVD, 2 vidéoprojecteurs, 2 sources de son stéréo

Équipe :

Mise en scène : Carruzzo&Lenthéric_N.U collectif
Chef opérateur : Jean-Bernard Petit
Création sonore : Mathias Beyler, Axelle Carruzzo
Création accessoires & costumes : Alexandre Schmitt
Extraits de texte : Claude Cahun


Remerciements au Théâtre Le Périscope – Nîmes

Avec le soutien de « ÉTANT DONNÉ » lieu de recherches pour l’émulation artistique – Nîmes, résidence de recherche de Sébastien Lenthéric & Axelle Carruzzo, juillet 2013


ORIGINE[s]

A l’initiale du projet, la découverte des oeuvres littéraires et plastiques de Claude Cahun, anticipatrice du mouvement Queer. Et au-delà de son oeuvre, dérangeante, résolument décalée du contexte artistique des années 30, le personnage. La démarche de Claude Cahun – qui ne fait pas de l’art un territoire «hors la vie» mais qui unit le territoire de son intimité à celui de son oeuvre – interroge intuitivement la construction des identités sexuelles de la société occidentale. Depuis le mythe fondateur relaté par Platon dans le Banquet, l’espèce humaine se compose de deux genres parfaitement distincts. Les êtres humains originels étaient «ronds, avec deux dos et quatre flancs formant un cercle, doté de quatre mains, quatre jambes et deux visages identiques». Zeus les coupa en deux. Cette division sépara les sexes et généra la sexualité.

Depuis lors, les êtres sont en quête de leur primaire unité, errant ensemble sans parvenir à se trouver eux-même.
Pour l’hermaphrodite, le genre n’est pas un concept acquis ni incontestable. Il n’est qu’un artifice, et ne veut rien dire de la condition de l’être. Ne pouvant se définir selon cette notion, l’intersexualité bouscule les fondements de notre société, réfutant la mythologique dichotomie des genres.

Cette déterritorialisation des identités corporelles par le biais du travestissement et de l’androgynie [Duchamp, Michel Journiac, Jurgen Klauke, Urs Luthi et Pierre Molinier, Gilbert & Georges, David Wojnarowicz, Matthias Herrmann, Yasumasa Morimura, Cindy Sherman, Nan Goldin..], explore bien plus que des sensations – soulevant une esthétique à la frontière entre témoignage et imagination ; un interstice brut et violent traversant la beauté pour revenir à une réalité flirtant avec l’insignifiance. Une quête de l’identité semée d’embûches.