Ouverture[S] #8 [en territoire]

ÉQUIPE «AURTISTIQUE» :
Mélaine Blot, Anthony Gros-Audibert – performeurs, Aurélie Piau – plasticienne, Bertrand Wolff – compositeur et musicien, Mathias Beyler – constructeur sonore, Axelle Carruzzo – metteure en scène ; Grands Témoins : Jean Cagnard – auteur, Jacintho Muiños – réalisateur

Nous remercions chaleureusement nos coéquipier·ère·s en territoire :
Anita Leroy – Présidente, Garance Pellier – coordinatrice et Vivi Stamatatos-Kallona – chargée du développement – Association EVEN, Magalie Cendras et Marie Carrère – Permanentes coordinatrices, Tomas Rime – Assistant permanent, psychologue de formation et Tifaine Planchard – Apprentie Monitrice-Éducatrice – L.V.A Tentative ; ainsi que ALEX POP UP – Cuisine Mobile, Sophie Beccherle et Sebastien Chabert de la Régie de Coordination.

RÉSIDENCE EN TERRITOIRE | ÉCRITURES SCÉNIQUES CONTEMPORAINE
ESPACES VIVANTS — OUVERTURE(S) #8 : Laboratoire nomade de création collaborative
Du 22 au 26 avril
À la Filature du Pont de Fer et à La Soierie— 30460 Lasalle

Nous avons ponctué cette semaine de résidence à la Filature du Pont de Fer de plusieurs temps forts gratuits et ouverts à tous qui ont rassemblé environ 150 personnes :

Une projection de Mémoire Vive, un ensemble de courts métrages documentaires réalisés entre 2021 et 2024 par Jacintho Muiños, Damien Oliveres, Antoine Bez et Judith Chartier, en présence de Jacintho Muiños.
Une lecture sonore assurée par Aurélie Piau, Mélaine Blot et Anthony Gros-Audibert, accompagné·e·s des musiciens Mathias Beyler et Bertrand Wolff, d’après les textes de Jean Cagnard, auteur qui nous accompagne sur ce projet depuis décembre 2021.
Une performance participative, précédée d’une présentation du projet et suivie d’un moment de convivialité et de partage autour de la cuisine mobile d’Alex Pop Up, installée devant la Filature du Pont de Fer pour l’occasion.

Les trois laboratoires artistiques collaboratifs, organisés du mercredi 24 au vendredi 26 avril avec les associations EVEN et Tentative et ouverts au public extérieur, ont rassemblé 32 participant·e·s par jour.

Marthe OME, artiste pluridisciplinaire installée à Lasalle depuis 24 ans

La «CASA DES DESTINS CROISÉS»
Parce que les Espaces vivants du collectif N.U. de passage à Lasalle lors de leur résidence itinérante en avril 2024. Quelques mots glanés de mon expérience vécue lors de la rencontre/partage j’emprunte pour ouvrir la porte de cet espace un titre inspiré d’un livre d’Italo Calvino « le château des destins croisés ».

On peut dire que ce sont des destins qui se croisent pour un temps dans un espace précis / que c’est maintenant que ça se vit, c’est en le vivant qu’on le vit, c’est après qu’un cercle de paroles, de nos ressentis a lieu et bon dieu que c’est bon !

C’est traversant un espace dense / c’est être traversé / c’est se laisser traverser.

Les voyageurs les voyageuses de cette traversée (dont je fais partie deux après-midi ici à Lasalle en Cévennes, dans la filature en avril 2024) viennent ici pour rencontrer d’autres voyageurs-voyageuses, s’extraire du tumulte du monde du dehors, parviennent à la Casa des destins croisés par un bouche à oreille, une affiche, ça dure un temps dans un lieu, tu fais partie déjà, ou pas, tu viens ici, tu passes par ici, tu visites pas, tu viens, tu es là, c’est tout / avec tout ce que tu es …

Avec tes peurs / tes frustrations/ tes envies / désirs/ et tant encore.
Et puis ça se passe comme la vie.
Les destins se croisent, tu es pas témoin, tu témoignes de ta présence au monde, c’est tout.
Pas si simple.
Et simple.
Dès le seuil de la Casa on ressent une curieuse sensation, car elle est curieuse, elle éveille tous nos sens.
L’intérieur et l’extérieur s’envahissent mutuellement, l’espace du dedans se remplit de tous nos dehors.
Le dedans et le dehors se mêlent, sont constitutifs l’un de l’autre.
On entre dans le temps de la Casa, c’est une parenthèse, c’est un temps à l’intérieur du temps ordinaire.
C’est extra-ordinaire.

On se met au bord au centre ou en périphérie, tous les possibles sont là.

LA PORTE À OUVRIR de la « Casa des destins croisés ».

Entrer / Pénétrer dans un bouillon / De sons/ De corps/ De respiration/ d’émotions.
Ma tête respire / Ma tête inspire / Mon ventre se gonfle/ Mon ventre se dégonfle/ La voix de Mélaine/
Tous les ventres « dans l’Être là » se gonflent se dégonflent/
Le tien aussi en lisant peut être…
Les mains / Toutes les mains / Tendues/ Offertes/ Attrapées/ Tenues/ Caressées/ Tenues au chaud/ Encore/ Encore tant de mains à tenir/
Encore tant de mains à tenir/ Encore…
Langage par les corps/ Dansants/ Statiques/ Parlants/ Muets/ Oscillants/ En attente de rien/ Langage avec ou sans les mots/
Les armures tombent peu à peu.
Vestiaires pour armures du dehors, on y laisse sa veste et plus encore.

Ici c’est dedans, en plein dedans / Au micro une voix qui nomme les prénoms / Axelle/ Mathias/ Anthony/ Aurélie/ Manon/… Une voix que t’oublie pas.

Quels effets ont ce temps et ce lieu réunis ?

Créer un monde en commun.
Une forme de communauté temporelle.
Une organique collection de trajectoires individuelles.
Un espace-temps où la proximité avec son proche/ avec l’Autre s’appréhende, se goûte, se ressent, s’apprivoise.
Un lieu où s’impriment et s’expriment des états d’être.

Et l’Altérité dans tout ça ?

Qu’est ce qui vient m’altérer ?

Altérer mes croyances, mes jugements, mes postures… Un lieu et un temps, la Casa des destins croisés où les frontières deviennent poreuses / Se détendent celles qui avaient eu peut être leur sens de dire « ici dans ce corps, j’habite ».

Et revenue chez soi on se demande « où est ce que j’habite ? »