Recherche Projet

Si l’autisme est un « mode d’être » singulier, alors la personne autiste n’est pas un semblable malade ou un sujet déficient. Le respect de l’autre est une évidence, mais à condition de rappeler que l’autre ici, n’est pas l’identique. — TENTATIVE, LIEUX DE VIE ET D’ACCUEIL (L.V.A)

La recherche, fondée sur des expériences collaboratives et transdisciplinaires entre autistes adultes et artistes professionnels, s’appuie sur des dispositifs réflexifs et collégiaux dans des Zones de création partagées : en faisant de l’espace qui nous accueille un territoire qui se transforme par la rencontre, en tissant entre nos pratiques un nouveau langage et des méthodologies créatives et alternatives et en respectant la liberté et la singularité de chacun.

POUR UNE EXPÉRIENCE ARTISTIQUE COLLABORATIVE  

L’espace de notre proposition n’est ni éducatif, ni scolaire, ni soignant, ni thérapeutique, les temps et objets partagés sont artistiques d’emblée.
Notre volonté est de faire «communauté» via le prisme des spécificités de chacun.e, pour créer collectivement un ouvrage mouvant et constant autour d’expériences artistiques collaboratives entre« Aurtistes »: autistes et équipe artistique (venant tant de la danse, des arts plastiques, du théâtre, de la musique que des arts numériques). Quatre à cinq résidences par an sont organisées au sein des organismes partenaires.

La Recherche-Projet « Espaces Vivants » se développe comme une ZONE DE CRÉATION CONTINUE, partagée entre des personnes dites autistes et dont le point de départ a pour objet le désir de proposer des tentatives créatrices, des errances artistiques, des rencontres uniques et éphémères et de laisser une place forte à l’expérimentation afin de garantir la plus grande liberté possible aux participant.e.s, sans chercher à lisser leur singularité. Au lieu de vouloir «définir » l’individu, accepter l’inconnu. Comme les lignes d’erre des enfants dits autistes accueillis par Fernand Deligny, cette errance artistique se construit au fil des pas, comme « une espèce de quête du lieu acceptable*».

Cette recherche-projet s’appuie sur la mise en place de dispositifs réflexifs ; d’échanges et de réflexions collégiales. Il s’agit de rassembler l’équipe « aurtistique » en situation de réceptivité et d’écoute, de faire de l’espace qui nous accueille un territoire qui se transforme par la rencontre et la porosité de tou.te.s, en se mettant à l’écoute de l’instant. Ce dispositif en forme d’invitation multiple, se forge et évolue suivant le paysage unique de chacun.e, ainsi un ouvrage collectif non calculé, non volontaire peut s’instaurer, rendant possible la rencontre à partir du désir de chacun.e.

Cette « zone » se compose de plusieurs espaces dédiés à différents médiums : plastiques, vidéographiques, musicaux, chorégraphiques, textuels et théâtraux, mais aussi des espaces intimistes, pour être en regard ou en refuge.
Nous prenons la pratique artistique comme un autre mode d’être et de faire, nécessitant des aménagements spécifiques mais n’imposant pas de fonctionnement a priori. Au sein de cet espace l’expérimentation artistique permet la fabrication d’une communalité ouverte, en constante transformation et adaptation (faire avec et non pas pour).

Nous croyons en un art qui se construit ensemble, qui ne nécessite ni esthétique spécifique, ni virtuosité hors normes, mais la présence à l’autre et son acceptation. C’est en cela que l’art est politique et populaire.

— *Raymond Depardon, Errance, Paris, Seuil, 2000, p.20.

Amener cette aventure hors plateau, permettre l’échange, faire écho, nous semble essentiel, ainsi aux résidences s’adjoignent d’autres façon de partager, d’autres manières de se rencontrer :

OUVERTURE(S)
Les Ouverture(s) sont des passerelles entre les zones de créations partagées – moments suspendus et intimistes – et l’extérieur.
Ancrés dans une démarche participative, ils sont ouverts à tou.te.s et proposent de réinterroger notre rapport au monde, à l’autre, en offrant la possibilité d’un espace d’échange et de débat commun entre publics, aurtistes (participants et artistes), grands témoins, chercheurs et spécialistes.
Accueillis dans un espace culturel partenaires, ces « ONE SHOT » accueillent également des expositions éphémères en proposant au public des immersions dans les univers singuliers créés lors des précédentes résidences.

ÉDITION
Portée par Le Centre d’Art la Fenêtre à Montpellier, une édition annuelle prolonge l’initiative (première édition prévue en 2023, puis les 2 années suivantes).