ZONE 7

STRUCTURES IMPLIQUÉES
Association Hubert-Pascal – Foyer d’accueil et de promotion et la Maison Kétanou, structures d’accueil de jour à Nîmes – Gard, Tentative – Lieu de vie et d’accueil médico-social à St Hippolyte du Fort – Gard, La Bulle Bleue, E.S.A.T Artistique Montpellier – ADPEP34, Les Ateliers Kennedy, E.S.A.T Montpellier – ADPEP34

ÉQUIPE «AURTISTIQUE»
Leri, participant.e autonome ; Léa, Thomas, Romain accompagnés de Céline et Elsa du LVA Tentative ; David, Benjamin, Axel, Anthony, Noé accompagnés de Nicolas Broumse – Association Hubert-Pascal et la Maison Kétanou ; Anthony, Sébastien, Mélaine, Maeva, Lois et Lucille accompagnante pour LBB et les Ateliers Kennedy ; Cilio Minella (performeur) ; Mathias Beyler (Constructeur sonore), Julia Leredde (Danseuse), Axelle Carruzzo (Metteure en Scène), Aurélie Piau (Plasticienne), Bertrand Wolff (Compositeur et Musicien), Damien Ravnich (Batteur) — Nos Urgences Collectif

GRANDS TÉMOINS
Rolande le Gal (Chargée des relations avec le public – Théâtre des 13 Vents CDN de Montpellier) ; Bernard Salignon (Dr d’État en Philosophie, coresponsable du D.E.A. d’Éthique et d’Esthétique à l’Université Paul Valéry de Montpellier) ; Jean Cagnard (Écrivain) ; Sophie Barrere (Docteur en esthétique et psychanalyse et Présidente de l’Association l’Expression est Multiple – Montagnac) ; Clémence Galtier (Etudiante Master 1 -Université Paul-Valery Montpellier III) ; Romane Dalmau (Etudiante ETS à l’IRTS de Montpellier), Hugues Desbrousses (Designer et enseignant à l’Université de Nîmes), Alain Feral (Musicien) ; Damien Oliveres (Réalisateur – Chuck Production)

Ouverture(S) — SPECT-ACTEURS :  Performance participative le Jeudi 6 juillet

POUR LEUR CONFIANCE ET LEUR ACCUEIL
Merci à toute l’équipe du Théâtre Le Périscope :
Maud Paschal – Direction • Aurore Gaglione – Médiation auprès des habitants • Liliana Bollini – Administration • Victoria Moulin – Relations avec les publics • Romain Tron – Régie • Isabelle Costa de Matos – Entretien

Mercie à toute les participant.e.s de l’Association Hubert Pascal Foyer d’accueil et de promotion à Nîmes, de Tentative L.V.A à Saint Hippolyte du fort, de La Bulle Bleue E.S.A.T artistique et des Ateliers Kennedy E.S.A.T à Montpellier.




BERNARD SALIGNON | Dr d’État en Philosophie
Art, esthétique et psychanalyse

« LÀ »

Autour de trois rencontres avec ces jeunes femmes et hommes en difficulté d’être et de parole ; il y a non pas une répétition du même, car se joue et ne se rejoue pas la même chose, mais « la chose même » avec ses différences, leurs nouvelles attitudes et des rencontres sans formalité et peut-être sans cause.

Ils sont ici à Nîmes « là », dans ce théâtre qui leur permet de jouer et d’être eux-mêmes pour et part eux-mêmes, les acteurs et les actants.

Ils sont épris par et dans la musique – assez puissante pour que nul ne s’en échappe – assez rythmée pour que chacun – seul ou avec – retrouve un rythme, où leurs corps échangent des gestes, des contacts, des regards, des paroles.

C’est ainsi qu’ils sont « là », l’important de l’espace qui donne au « là » son être, fait qu’il se construit dans et par leur présence.

Ils sont « là », sans que l’on puisse dire ce qui constitue au-delà des différences leur être ensemble – séparément – sinon la musique, la scène et ce qui y participe.
Alors être « là », c’est aussi et surtout sortir des cadres institutionnels et du marquage thérapeutique des « handicaps », c’est peut-être la joie comme débordement qu’il s’agit « là » de mettre en œuvre.

C’est aussi pour certains d’entre eux, une façon singulière de nouer le temps communautaire et le temps d’être seul, sans solitude ni esseulement, mais peut-être de perdurer dans leur mode d’exister.

Pendant les deux heures de la matinée, je porte entre autres un regard sur un monsieur assez âgé, la quarantaine, qui en cadence met un carton sur sa tête, le tient tout en marchant et en dansant, il a bien dû le laisser tomber des dizaines et des dizaines de fois, et toujours recommence ( « la mer toujours recommencée » de Paul Valéry ). Il y a « là » rien à ajouter, ni à retrancher, car c’est ainsi.

Nous sentons et cela doit être de nos jours souligné avec insistance, que ces personnes atypiques ne sont pas atopiques, elles sont « là » et dans leurs étranges êtres au monde, elles font monde et ce monde est aussi le nôtre, peut-être même est surtout le nôtre ; mais pour combien de temps ?