Glossaire

Catégories genre, Inbetween | CAS_1, Recherche

Parlons le même langage

Les termes techniques sont des étiquettes, et les étiquettes ont un gros défaut : quand elles simplifient trop la réalité vécue, elles la caricaturent et nous induisent en erreur. En plus, elles peuvent être utilisées d’une façon valorisante, pour catégoriser les individus et les juger, ce qui peut empêcher la compréhension des faits. Mais il faut reconnaître qu’elles sont parfois bien pratiques car elles permettent de s’exprimer plus efficacement et de faciliter la communication, pourvu que tout le monde les utilise avec la même signification.
Les termes techniques ne sont donc pas une mauvaise chose à condition de les utiliser en ayant conscience de leurs limites et en prenant ses précautions. Comme rien n’est plus propice aux malentendus qu’un terme utilisé avec une certaine signification par une personne et compris différemment par une autre, voici une liste du vocabulaire ‘technique’ employé sur ce site. Notre utilisation de ce vocabulaire se rapproche fortement de ce qui est actuellement en usage aux États-Unis et dans la plupart des pays européens, et qui constitue un standard de fait dans la littérature scientifique qui s’intéresse à la transidentité.

Bisexuel(le)

‘Bisexual’ en anglais. Personne dont l’orientation sexuelle est dirigée vers les personnes des deux sexes traditionnellement reconnus (‘mâle’ et ‘femelle’, mais il existe d’autres sexes), soit alternativement, soit simultanément.
Cette définition ne ‘fonctionne’ bien que lorsqu’on l’applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d’entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n’a aucun rapport obligatoire avec l’orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l’utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l’ériger en valeur absolue. Voir aussi notre essai ‘Sexe, genre, orientation sexuelle’.

Cis-

Préfixe latin qui signifie ‘de ce côté-ci’ ou ‘en-deçà de’.

Cisgenre

‘Cisgender(ed)’ en anglais. Personne dont le genre coïncide (grosso modo) avec son sexe. P.ex. une personne possédant un corps femelle et se sentant femme. Bref, les gens (soi-disant) ‘normaux’ que nous connaissons tous…

Coming-out

(Terme anglais pour lequel il n’existe pas d’équivalent français tout à fait exact ; le plus proche nous semble être ‘révélation’). Le fait de révéler quelque chose d’intime et de gardé secret à une personne qui n’était pas informée (p.ex. vous révélez votre transidentité à votre partenaire ou à un ami).
Note : À ne pas confondre avec le ‘outing‘, qui est la révélation de la même chose par de tierces personnes à d’autres, sans l’accord de la personne concernée (p.ex. un collègue, que vous avez mis dans la confidence, va révéler derrière votre dos votre transidentité à votre patron, qui n’était pas au courant ; ou pire, il vous révèle dans les media). Les conséquences d’un outing peuvent être graves et très difficiles (voire impossibles) à corriger. Nous considérons cette pratique comme inacceptable, car elle ne respecte pas la liberté de l’individu : bien que nous soyons d’avis que les personnes transgenre devraient le plus possible vivre en public, sans se cacher, nous considérons également que chaque personne a droit à son jardin secret personnel, sans qu’on ne la force à se révéler. C’est à vous de vous révéler, si vous le souhaitez, ce n’est pas aux autres de le faire à votre place.

Drag king

Terme anglais désignant une femme cisgenre homosexuelle qui se déguise de temps à autre en homme par jeu. À ne pas confondre avec une personne transgenre en général, et avec une travestie en particulier.

Drag queen

Terme anglais désignant un homme cisgenre homosexuel qui se déguise de temps à autre en femme par jeu. À ne pas confondre avec une personne transgenre en général, et avec un travesti en particulier.

Dysphorie du genre

‘Gender dysphoria’ en anglais. Malaise profond induit par une incompatibilité entre le sexe et le genre d’une personne (p.ex. votre corps est mâle, mais vous vous sentez femme). Ce malaise produit en général le sentiment d’être emprisonné(e) dans un corps qui ne correspond pas à votre identité.
La dysphorie du genre n’est pas une maladie mentale, ni une maladie tout court : on ne choisit pas, on ne change pas et on ne soigne pas son genre, qui est ce qu’il est. Par contre, on peut réduire la dysphorie lorsqu’elle est insupportable (elle peut mener jusqu’au suicide), en réduisant l’écart entre le corps et l’esprit par l’habillement croisé (ou travestissement), les traitements hormonaux (TSH) ou la chirurgie (GRS), si nécessaire.
La dysphorie du genre possède en général aussi une composante sociale. Celle-ci apparaît lorsque les autres attendent de vous un rôle social ‘sexué’ qui n’est pas le vôtre et renvoient de vous une image qui est en désaccord avec votre véritable personnalité. P.ex. vous êtes obligée de ‘jouer à l’homme‘ au travail, alors que vous vous sentez femme (ou le cas inverse). Cette dysphorie sociale mène souvent au coming-out et à la vie ‘full time‘, afin de la réduire.

Femelle

‘Female’ en anglais. Personne de sexe féminin (sans considération de son genre). Contrairement aux idées reçues, les critères qui définissent une femelle ne sont pas toujours clairement définis ni définissables, et sujets à interprétation culturelle et sociale.

Femme

‘Woman’ en anglais. Personne de genre féminin (sans considération de son sexe).
Il n’existe pas de ‘vraies’ femmes ni de ‘fausses’ femmes, car chaque personne a en elle une part plus ou moins grande et de féminité et de masculinité.

Femme bio(logique)

‘Biological woman’ en anglais. Synonyme de ‘femme cisgenre‘. Ce terme est courant, mais en fait erroné, car la biologie n’est pas seulement tout ce qui est corporel : le psychisme d’une personne transgenre est tout aussi biologique que son corps. Et nous sommes d’ailleurs tous et toutes des êtres biologiques après tout…

FtM (ou F2M)

Abréviation de l’anglais ‘female-to-male’, c’est-à-dire littéralement ‘femelle-vers-mâle’ (ce qui est exact), ou, en usage français courant ‘femme-vers-homme‘ (ce qui est moins exact, mais se justifie généralement par le contexte plus large dans lequel on l’emploie). Personne transgenre de sexe femelle faisant des démarches pour acquérir des caractéristiques physiques mâles.

‘Full time’

Personne transgenre (habituellement transsexuée, les travesti(e)s ‘full time’ sont très rares) qui vit à temps plein (24 heures sur 24) et en toute circonstance (autant en privé qu’en public) dans un rôle sexué qui ne coïncide pas avec son sexe.

Genre

‘Gender’ en anglais. Le genre est l’identité sexuée psychique, celle que nous avons dans la tête, celle que nous nous sentons. Le sentiment intime d’être une femme, un homme, ou n’importe quel intermédiaire entre ses deux pôles. Chez la plupart des personnes, le genre coïncide à peu près avec le sexe, mais ce n’est pas le cas de tout le monde.
Le genre n’est par ailleurs pas quelque chose de blanc ou noir. Les pôles ‘homme‘ ou ‘femme‘ ne sont que des simplifications utilisées socialement pour étiqueter un ensemble de traits de personnalité. Mâles comme femelles, nous avons tous et toutes certains traits de personnalité jugés ‘typiquement féminins’ et d’autres traits ‘typiquement masculins’. Contrairement à ce qu’affirment les dogmes scientifiques ‘traditionnels’, il existe plus de deux genres dans l’humanité. À y regarder de près, il en existe même autant qu’il existe d’individus…

GRS (Genital Reassignment Surgery)

(Synonyme : SRS, Sexual Reassignment Surgery, terme moins précis et ambigu dans la mesure où il donne trop de poids au côté sexuel du génital ; la transcription ‘Gender Reassignment Surgery’, qu’on lit parfois pour ‘GRS‘, est totalement fausse, car on ne peut pas redéfinir par la chirurgie le genre d’une personne !) Abréviation anglaise d’un terme pour lequel il n’existe pas de traduction française exacte. Le plus proche semble être ‘chirurgie génitale’, mais on y perd le mot ‘reassignment ‘ (‘redéfinition’), qui est essentiel dans ce contexte. (Nous pourrions parler de ‘chirurgie génitale redéfinissante’, abrégé en CGR, mais ce terme technique, que nous venons de forger, nous semble lourd à l’usage. Si quelqu’un a une meilleure idée, nous sommes preneuses…)
Opération chirurgicale lourde (d’une durée souvent supérieure à 8 heures, sous anesthésie générale), coûteuse et souvent risquée, visant à construire chez une personne des organes génitaux externes se rapprochant de ceux du sexe opposé. Les résultats (et les risques de l’opération) varient beaucoup selon les personnes, les chirurgiens, et les techniques opératoires. Dans les meilleurs cas, le nouvel organe génital peut être parfaitement fonctionnel (sauf bien entendu pour la procréation), source de plaisir sexuel, et la différence d’avec l’organe équivalent chez une personne née du sexe opposé (l »original’, pour ainsi dire) peut être indétectable sans un examen approfondi fait par un professionnel. Dans les pires cas, l’opération peut rater entièrement, vous laissant sans organe génital fonctionnel du tout, ou entraînant de graves complications jusque dans votre appareil urinaire. Mais habituellement, si vous faites appel à un chirurgien expérimenté en la matière, tout se passe à peu près bien. La plupart des personnes opérées de nos jours semblent aussi retrouver le plaisir sexuel, contrairement à beaucoup de personnes opérées jusque dans les années 70, car les techniques opératoires ont considérablement évolué depuis.
La GRS ne résoud aucun problème social et ne change rien à votre psychisme dans la mesure où ce n’est pas la chirurgie qui fait l’homme ou la femme. On a même tout intérêt à être homme ou femme avant la chirurgie (donc, à être sûr(e) de son genre et de son futur rôle social), sous peine de se rendre malheureux/-se à vie.

HBIGDA

Abréviation de ‘Harry Benjamin International Gender Dysphoria Association’. Un club de médecins et scientifiques qui s’imaginent savoir ce qu’il faut faire pour ‘soigner’ la ‘maladie’ des personnes transgenre. En fait, il s’agit du plus grand obstacle de vivre tranquilles et heureux/ses des personnes transsexuées à travers la planète. La HBIGDA est responsable d’un grand nombre de ‘règles’, ‘connaissances’ et ‘protocoles’ erronés au sujet de la transidentité, dont les plus notables sont les SoC. Si vous tenez à examiner de près les cheminements aberrants de la pensée de ces ‘experts’ autoproclamés, cliquez ici.

‘Habillement croisé’

‘Crossdressing’ en anglais (terme qui a plus ou moins remplacé ‘transvestism’, considéré comme trop lié à la sexualité par des milieux transgenre américains plutôt prudes et bigots ; il s’agit donc à l’origine d’un terme ‘politiquement correct’, d’un euphémisme, mais qui s’est généralisé depuis). En français, synonyme de ‘travestissement‘ et de ‘travestisme‘.

Hétérosexuel(le)

‘Heterosexual’ ou ‘straight’ en anglais (à y regarder de près, ‘straight’ est un bel exemple de terme discriminatoire et insultant, car ceux qui ne sont pas ‘straight’ (‘droits’), sous-entendu ‘comme ça se doit’, sont par déduction ‘tordus’, donc ‘anormaux’…). Personne dont l’orientation sexuelle est dirigée vers les personnes du sexe ‘opposé’ traditionnellement reconnu (‘mâle’ ou ‘femelle’, mais il existe d’autres sexes ; cette ‘opposition’ peut donc être très relative).
Cette définition ne ‘fonctionne’ bien que lorsqu’on l’applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d’entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n’a aucun rapport obligatoire avec l’orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l’utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l’ériger en valeur absolue. Voir aussi notre essai ‘Sexe, genre, orientation sexuelle’.

Homme

‘Man’ en anglais. Personne de genre masculin (sans considération de son sexe).
Il n’existe pas de ‘vrais’ hommes ni de ‘faux’ hommes, car chaque personne a en elle une part plus ou moins grande et de masculinité et de féminité.

Homme bio(logique)

‘Biological man’ en anglais. Synonyme de ‘homme cisgenre‘. Ce terme est courant, mais en fait erroné, car la biologie n’est pas seulement tout ce qui est corporel : le psychisme d’une personne transgenre est tout aussi biologique que son corps. Et nous sommes d’ailleurs tous et toutes des êtres biologiques après tout…

Homosexuel(le)

‘Homosexual’ ou ‘gay’ en anglais (‘gay’ est à l’origine un euphémisme ‘politiquement correct’ qui essaie d’éluder le côté sexuel de la question en désignant plutôt un ‘way of life’, un style de vie ; mais la communauté homosexuelle a commencé à revendiquer ce terme au fur et à mesure qu’elle se construisait, convertissant ainsi l’inconvénient initial de ce terme (sa pudibonderie) en un avantage (le fait de désigner un phénomène social et non pas purement privé)). Personne dont l’orientation sexuelle est dirigée vers les personnes du même sexe traditionnellement reconnu (‘mâle’ ou ‘femelle’, mais il existe d’autres sexes ; ce terme ‘du même sexe’ peut donc être très relatif).
Cette définition ne ‘fonctionne’ bien que lorsqu’on l’applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d’entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n’a aucun rapport obligatoire avec l’orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l’utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l’ériger en valeur absolue. Voir aussi notre essai ‘Sexe, genre, orientation sexuelle’.

HRT

Terme anglais, abréviation de ‘Hormone Replacement Treatment’ ou ‘Hormone Replacement Therapy’ (ce dernier usage est discutable, car il ne s’agit pas de ‘guérir’ les personnes transgenre). ‘TSH‘ ou ‘THS’ en français.

Identité de genre

‘Gender identity’ en anglais. Ensemble de traits de comportement, de sentiments intimes, d’affinités pour certaines choses qui caractérisent une personne et participent à ce qui fait dire que cette personne se sent plus ou moins homme ou femme. Cette identité est très largement conditionnée par l’environnement culturel et social dans lequel vit la personne.

Intergenre

‘Intergendered’ en anglais (terme forgé par Donna Lynn Matthews, voir son article à ce sujet ici). Personne dont le genre n’est pas véritablement défini (ni homme ni femme), ou bien dont le genre varie. Tout le monde a le droit de se situer quelque part au beau milieu des genres, ou même totalement en dehors du spectre habituel des genres, loin des deux pôles homme ou femme. Ça existe (assez fréquemment même), ça ne fait de mal à personne, ce n’est pas une maladie, et ça apporte une perspective intéressante dans le débat sur le sexe social.

Intersexuation

‘Intersexuation’ en anglais. Fait d’avoir un corps dont le sexe n’est pas clairement classifiable à l’aide des étiquettes ‘mâle‘ ou ‘femelle‘. Le terme ‘intersexualité’ est erroné, car il ne s’agit en aucun cas de sexualité, mais bien de sexuation, c’est-à-dire d’identité, physique en l’occurrence.
Ce phénomène est nettement moins rare qu’on ne le croit, et il peut se présenter sous beaucoup de formes : les ‘anomalies’ génitales (organes génitaux à la fois mâles et femelles, ou pas clairement définissables) sont sa manifestation la plus visible mais dans les faits la plus rare, la plus fréquente étant les ‘anomalies’ génétiques, qui existent dans de très nombreuses variantes (plusieurs centaines recensées à ce jour), et qui ne sont souvent pas décelées (beaucoup de personnes ne savent pas qu’elles sont génétiquement intersexuées, dont certaines qui se considèrent ‘intuitivement’ comme transgenre sans savoir que cette intuition a dans leur cas une équivalence physique clairement identifiable).
L’intersexuation est une variation naturelle de l’apparence humaine, pas une maladie (bien que certaines intersexuations génétiques puissent entraîner de réelles maladies physiques). Malheureusement, la médecine et les parents ont de tout temps abusé de leur pouvoir en ‘redéfinissant’ à leur guise le sexe des nouveaux-nés visiblement intersexués. Nombreux sont les cas d’enfants qui ont ainsi été mutilés à vie et forcés à vivre dans un corps qui n’est pas entièrement le leur. Nous ne les comptons pas parmi les personnes transgenre, puisque leur identité ‘croisée’ a une cause physique clairement prouvée (alors que la transidentité est généralement considérée comme un phénomène purement psychique, non prouvable par des moyens scientifiques), mais certains combats sociaux des personnes intersexuées rejoignent ceux que mènent les personnes transgenre, notamment dans le domaine des discriminations subies. Les intersexué(e)s et les transgenre sont donc socialement voisin(e)s, et parfois co-militant(e)s et camarades de combat.

MtF (ou M2F)

Abréviation de l’anglais ‘male-to-female’, c’est-à-dire littéralement ‘mâle-vers-femelle’ (ce qui est exact), ou, en usage français courant ‘homme-vers-femme‘ (ce qui est moins exact, mais se justifie généralement par le contexte plus large dans lequel on l’emploie). Personne transgenre de sexe mâle faisant des démarches pour acquérir des caractéristiques physiques femelles.

Mâle

‘Male’ en anglais. Individu de sexe masculin (sans considération de son genre). Contrairement aux idées reçues, les critères qui définissent un mâle ne sont pas toujours clairement définis ni définissables, et sujets à interprétation culturelle et sociale.

Non-op

Abréviation d’origine anglaise signifiant ‘non opéré(e)’. Personne transsexuéefull time‘, mais qui n’envisage pas la chirurgie génitale.
Note : Certain(e)s en France appellent les non-op, et uniquement les non-op, ‘transgenre‘ (d’après le terme anglais ‘transgenderists’, d’un usage tout aussi douteux), en les opposant aux soi-disant ‘vraies’ transsexué(e)s (qui sont supposé(e)s viser impérativement la chirurgie génitale), mais cet usage est inexact, discriminatoire, ségrégatif, et prête à confusion : pour nous, ‘transgenre‘ est bien, comme le veut l’usage habituel en anglais, une catégorie générale qui englobe toutes les sous-catégories définies avec plus de précision, comme p.ex. les travesti(e)s ou les transsexué(e)s. Nous le répétons une fois de plus : ce n’est pas la chirurgie qui fait l’homme ou la femme, mais le psychisme. Et nous n’apporterons en aucun cas notre support à des tentatives (trop fréquentes d’ailleurs) de diviser la communauté transgenre en catégories morales ou hiérarchies valorisées selon les préférences des personnes concernées (du type « une transsexuée pre-op vaut mieux qu’un travesti du dimanche, parce qu’elle, c’est une vraie femme, alors que lui, non » ; nous entendons ce genre d’âneries monstrueuses beaucoup trop souvent à notre goût). Pour nous, toutes les personnes transgenre sont de qualité égale, peu importent leurs choix et cheminements personnels. Nous ne faciliterons pas la tâche de ceux/celles qui cherchent à nous diviser pour mieux régner.

Omnisexuel(le)

Terme que nous venons de forger, donc ne l’utilisez pas comme si la communauté scientifique l’avait officiellement accepté ! (Cela dit, la création de termes techniques inédits n’est pas ‘interdite’, et même plutôt fréquente, dans les matières scientifiques.) ‘Omnisexual’ serait sa forme anglaise. Personne dont l’orientation sexuelle est dirigée vers les personnes de tous les sexes possibles, soit alternativement, soit simultanément. Ce terme a l’avantage de casser le carcan binaire traditionnel, selon lequel il n’existerait que deux sexes. Entre autres, les personnes intersexuées apprécieront, car ce terme permet de les inclure au lieu de les exclure, comme c’est malheureusement le cas général. Nous avons créé ce terme surtout pour souligner qu’il existe non pas deux, mais une multitude de sexes dans l’humanité (c’est un fait biologiquement vérifiable), ce qui est trop souvent nié ou négligé.
Cette définition ne ‘fonctionne’ bien que lorsqu’on l’applique à des personnes cisgenre, car les personnes transgenre ne se définissent habituellement pas par leur sexe (que la plupart d’entre elles rejettent), mais plutôt par leur genre. Or, le genre n’a aucun rapport obligatoire avec l’orientation sexuelle de la personne (bien que ce rapport puisse exister, selon la personne concernée). Selon le contexte dans lequel on l’utilise, ce terme peut donc être assez imprécis, et il vaut mieux ne pas l’ériger en valeur absolue. Voir aussi notre essai ‘Sexe, genre, orientation sexuelle’.

Orientation sexuelle

‘Sexual orientation’ en anglais. Le fait d’être sexuellement attiré(e) par une catégorie (quelconque) de personnes, ou par plusieurs catégories à la fois. Vous pouvez être hétérosexuel(le) (attiré(e) par des personnes du sexe supposé opposé au vôtre), homosexuel(le) (attirée par des personnes supposées être du même sexe que le vôtre) ou bisexuel(le) (attiré(e) par les deux sexes ‘traditionnels’), voire omnisexuel(le) (attiré(e) par tous les sexes possibles). Appliquées aux personnes transgenre, ces catégories sont à prendre avec beaucoup de précautions, car elles se relativisent alors très vite, vu que l’orientation sexuelle est indépendante du sexe et du genre : vous pouvez p.ex. être mâle et préférer les hommes, ou vous sentir femme dans votre tête et préférer les femmes (donc vous sentir femme homosexuelle) malgré votre corps mâle. Voir notre FAQ à ce sujet, et lire aussi notre essai ‘Sexe, genre, orientation sexuelle’.

Outing

Voir notre note sous Coming-out.

Passing

Terme anglais désignant le fait de ‘passer’, d’être perçu(e), aux yeux des autres, en tant que membre d’un sexe, notamment d’un sexe auquel on n’appartient pas de naissance. Il n’existe pas de terme équivalent français, et l’expression la plus proche serait probablement ‘faire illusion’ (qui nous semble trop dépréciatif), ou ‘passer’, utilisé alors dans ce contexte précis. L’importance du passing est généralement très largement surestimée, surtout par les personnes transgenre qui ne vivent pas encore leur vraie nature en public et qui craignent de se faire rabrouer ou agresser en se montrant avec un ‘mauvais’ passing. Sachez que non seulement vous ferez très rarement parfaitement illusion, mais que faire illusion est de toutes façons quelque chose de très secondaire : la plupart des gens qui vous verront se ficheront totalement de votre passing et vous traiteront pareil que vous fassiez illusion à leurs yeux ou non. Ne courez pas après une image idéale impossible à atteindre, mais osez être vous-même, avec toutes vos qualités et tous vos défauts !
Ne vous laissez pas non plus raconter par d’autres personnes transgenre que vous ne serez jamais un(e) ‘vrai(e)’ transgenre ou transsexué(e) si vous n’avez pas un ‘bon’ passing : ce sont des balivernes (nous sommes tous et toutes ‘vrai(e)s’ de naissance, et ce ne sont pas nos apparences qui y changeront quelque chose), dues habituellement à un sentiment de culpabilité et de honte non maîtrisé, qui pousse ces personnes à chercher à intégrer à tout prix une soi-disant ‘norme’. Les personnes qui adhèrent à cette position cherchent en général à vous convaincre de suivre leur propre cheminement personnel, afin de se sentir moins seules dans leur différence de la ‘norme’, qui les fait souffrir. Ce qui n’est évidemment pas une démarche très propice à votre propre épanouissement personnel… Ces personnes ont le droit de faire comme bon leur semble, mais elles n’ont pas le droit de généraliser leur cas (personne n’a d’ailleurs ce droit, vous non plus, et nous non plus !). Leur cheminement consiste souvent à se mettre le plus possible en conformité avec l’idéologie sociale et politique officielle, la soi-disant ‘norme’ (« il n’existe que deux sexes, ‘homme‘ et ‘femme‘, et tout le monde doit rentrer dans ce moule »), ce qui nous semble bien risqué si on compte atteindre un certain bonheur personnel, qu’on soit transgenre ou non. Et jouer les rabatteurs/-ses pour une idéologie qui est manifestement néfaste aux personnes transgenre est pour le moins discutable, surtout venant de la part de personnes qui sont elles-mêmes transgenre : nous y voyons une manifestation d’une certaine transphobie intériorisée, auto-destructrice.

Pre-op

Abréviation d’origine anglaise désignant une personne transsexuée n’ayant pas encore subi de GRS, mais qui l’envisage et s’y prépare.

Post-op

Abréviation d’origine anglaise désignant une personne transsexuée ayant subi une GRS.

Sexe

‘Sex’ en anglais. Ensemble de caractéristiques physiologiques et génétiques qui font dire que telle personne est mâle ou femelle. Dans certains cas, ces caractéristiques sont ambiguës ou imprécises, on parle alors d’intersexuation. Contrairement à ce qu’affirment les dogmes scientifiques ‘traditionnels’, il existe plus de deux sexes dans l’Humanité.

Sexe social

‘Social sex’ en anglais. Catégorie artificiellement construite par la société, d’habitude en se basant sur le sexe apparent, et visant à imposer aux individus une éducation, un rôle social, des codes vestimentaires et un état civil (M./Mme, prénom ‘garçon’ ou ‘fille’, numéro de Sécurité Sociale en 1 ou 2, mention du sexe sur la Carte Nationale d’Identité, etc.) différents selon que l’on soit né avec un pénis ou née avec un vagin. Les sociétés occidentales ne reconnaissent que deux sexes sociaux. Il ‘faut’ être soit Monsieur, soit Madame, que l’on soit intersexué(e), cisgenre, transgenre, intergenre ou quoi que ce soit d’autre. Ceci afin que l’État puisse se mêler de nos vies privées et les contrôler : Franchement, quelle est l’utilité exacte pour l’État de savoir si vous êtes ‘homme‘ ou ‘femme‘ et de faire figurer ces mentions dans vos papiers ? Justifier le budget de l’INSEE ou les prévisions des programmes électoraux ?… Ou contrôler votre vie en la rendant plus simple à gérer pour le Pouvoir, et en vous y soumettant donc plus facilement ?…
La rigidité du sexe social est la cause principale de la dysphorie sociale et une importante source des sentiments de honte et de culpabilité pour les personnes transgenre. C’est un outil du pouvoir phallocrate, justifiant un système hétéropatriarcal qui réserve le ‘beau rôle’ aux mâles.

Shemale

Terme anglais (de ‘she’ = ‘elle’ et ‘male’ = ‘mâle‘) sans traduction équivalente en français. Personne transsexuée MtF, pre-op ou non-op, ayant à grand coups de TSH et/ou de chirurgie esthétique réussi à atteindre un corps d’apparence très féminine, mais ayant conservé ses organes génitaux mâles. Objet de fantasmes sexuels pour beaucoup d’hommes, qui y voient un moyen d’exprimer leur homosexualité refoulée sans s’avouer celle-ci. Source d’audience (à coup d’annonces racoleuses) pour la télévision à sensation, d’un important gaspillage de bande passante sur Internet, et d’utopies dangereuses pour trop de personnes transgenre. Voir notre commentaire de ce phénomène dans notre FAQ.

SoC

Abréviation anglaise de ‘Standards of Care’ (‘standards des soins’, sous-entendu ‘des soins médicaux à apporter aux personnes transgenre afin de les ‘guérir’ de leur dysphorie du genre‘). Règles arbitraires décrétées par le milieu médical de l’obédience Harry Benjamin (regroupé dans la HBIGDA) qui disent comment il faut soi-disant ‘traiter’ la ‘transsexualité’.
Le danger de ces règles extrêmement rigides (purement facultatives, mais considérées à tort comme ‘obligatoires’ par beaucoup de médecins et scientifiques) est que si elles sont suivies au pied de la lettre (ce que font les médecins qui n’ont pas envie de remettre en question leur incompétence en la matière, c’est-à-dire la majorité, malheureusement), elles ne s’adaptent absolument pas aux individus, tous différents, ce qui a notre avis est contraire à la déontologie médicale. Qui plus est, les SoC encouragent l’intégration sociale forcée des personnes transgenre en les poussant autant que possible vers la chirurgie génitale, c’est-à-dire en tentant de perpétuer le partage de la société en ‘hommes‘ d’un côté et ‘femmes‘ de l’autre, sur base de critères génitaux, et surtout sans vouloir ‘autoriser’ rien d’autre au milieu de ces catégories arbitraires.
Les SoC traitent la matière transgenre/intergenre sous un angle purement médical (psychiatrique, endocrinologique et chirurgical), et n’y voient qu’une maladie à guérir au plus vite afin que cela ne fasse plus ‘désordre’ dans la société (ce qui donne d’ailleurs une dimension politique évidente à ce point de vue soi-disant purement scientifique). Ces ‘experts’ autoproclamés qui décrètent les SoC n’ont pas compris que la seule maladie qui concerne les personnes transgenre, ce sont les préjugés des gens qui n’arrivent pas à reconnaître que le genre n’est pas quelque chose de noir ou blanc. Un célèbre activiste homosexuel allemand, Rosa von Praunheim, tournait en 1970 un film appelé ‘Ce n’est pas l’homosexuel qui est pervers, mais la situation dans laquelle il vit’. Nous pouvons hélas toujours dire la même chose de nos jours des personnes transgenre.

SRS

Voir GRS.

Syndrome de Benjamin

‘Benjamin syndrome’ en anglais, d’après le Dr. Harry Benjamin (qui n’en souffrait pas, mais croyait y avoir tout compris…). Synonyme de ‘transsexualité‘ ou de ‘transsexualisme’ (nous refusons ce dernier terme, car il flaire trop la ‘maladie mentale’ et fait partie du vocabulaire utilisé délibérément à des fins discriminatoires). Terme intentionnellement trompeur et fourre-tout (on appelle souvent ‘syndrome’ tout ce qu’on n’arrive pas à classer dans les catégories de maladie connues, mais on parle bien toujours de maladie) qui amène à classer la transidentité parmi les maladies mentales. Malheureusement, le Dr. Harry Benjamin (un des premiers à s’être intéressés aux personnes transgenre, dans les années 50, et qui est toujours considéré comme un des ‘papes’ en la matière, alors qu’il n’a manifestement pas compris grand-chose aux faits ; voir HBIGDA) a toujours son fan club parmi les médecins, les juristes et les politiques, c’est-à-dire les personnes dont dépend malheureusement à ce jour une grande partie de la vie publique et privée des personnes transgenre.

T*

‘Chapeau’ qui englobe les TG, TV, TS et toutes les personnes qui à un moment donné adoptent certaines caractéristiques considérées comme propres à un autre sexe que le leur. On dit aussi parfois, d’une manière assez peu charmante mais pertinente, ‘trans-quelquechose’.

TG

Abréviation de ‘transgenre‘, courante aussi en anglais comme abréviation de ‘transgender(ed)’.

THS

Voir TSH.

Trans-

Préfixe latin qui signifie ‘de l’autre côté’ ou ‘au-delà de’.

Trans’

Abréviation de ‘transgenre‘.

Transgénérisme

‘Transgenderedness’ en anglais (attention, ‘transgenderism’ a une signification différente, à savoir ‘ce qui est caractéristique des nommés ‘transgenderists » ; c’est un terme que nous refusons, voir notre note sous ‘non-op‘). Synonyme de ‘transidentité‘. Désigne aussi parfois collectivement tous les phénomènes et faits qui concernent les personnes transgenre.

Transgenre

‘Transgender(ed)’ en anglais. Sur notre site, ‘transgenre‘ désigne une personne dont le genre ne coïncide pas avec son sexe, c’est-à-dire une personne qui n’est pas forcément intersexuée mais qui a l’intime sentiment d’appartenir à un autre genre que celui que son corps laisserait supposer, et pour qui cet intime sentiment est durable et n’est pas la conséquence uniquement de troubles psychiatriques manifestes passagers ou durables. (Voir notre note sous ‘Non-op‘ à propos d’une autre utilisation du terme ‘transgenre‘, utilisation que nous refusons.)
On peut aussi citer l’image bien connue de l’homme emprisonné dans un corps de femme, ou de la femme emprisonnée dans un corps d’homme.
Être transgenre est avant tout un trait de personnalité, et surtout pas une maladie. On ne soigne pas la transidentité, mais on peut corriger dans une certaine mesure, si nécessaire, ce qui fait qu’une personne transgenre n’est pas bien dans sa peau, à savoir sa dysphorie du genre.

Transidentité

‘Transgenderedness’ en anglais. Le fait, pour une personne, de posséder une identité de genre (identité sexuée psychique) qui ne coïncide pas avec son sexe (identité sexuée physique). Ce terme nous semble très bien décrire, sans connotations aberrantes, ce que vivent les personnes transgenre. Nous l’avons traduit de l’allemand (où son équivalent ‘Transidentität’ est courant depuis les années ’90), et nous avons été, à notre connaissance, les premières, et longtemps les seules, à l’utiliser en français. Suite à des demandes en ce sens, nous précisons que nous n’avons rien du tout contre l’utilisation de ce terme par d’autres personnes, bien au contraire ! (Par contre, il est arrivé qu’une personne, militante et parfaitement au courant de l’origine du terme, et nous ayant demandé le ‘droit’, évidemment accordé, de l’utiliser, se vante de l’avoir ‘trouvé’ elle-même… Ce que nous trouvons pour le moins culotté…)

Translover

Terme anglais, sans traduction française exacte, désignant typiquement un homme, généralement cisgenre et ‘officiellement’ hétérosexuel, souvent marié et père de famille, qui recherche le contact avec des transsexuées homme-vers-femme pre-op ou non-op, à des buts sexuels. Habituellement, ces contacts lui permettent de satisfaire son homosexualité refoulée, en faisant joujou avec un pénis sans pour autant avoir à fréquenter de ‘vrais’ hommes et ainsi passer pour homosexuel. Il s’agit donc dans ce cas d’une forme particulièrement pernicieuse de l’exploitation sexuelle des femmes transsexuées, car non seulement, on conforte ainsi des clichés et mensonges sociaux (« un vrai homme doit aimer les femmes, pas les hommes ») tout en agissant en cachette en contradiction avec ces clichés, mais en plus, on force des transsexuées à se servir de l’organe génital avec lequel elles sont nées et que très souvent elles détestent au point de chercher à s’en débarrasser au plus vite. Cela dit, certaines transsexuées (souvent nommées shemales) utilisent la grande demande sexuelle de la part des translovers en tant que marché lucratif, p.ex. afin de payer leurs opérations de chirurgie esthétique ou génitale (mais cette dernière les met bien entendu en dehors de ce circuit commercial, car un translover ne s’intéressera en général pas à une post-op…). Dans beaucoup de pays, où il n’existe pas de prise en charge des transsexué(e)s par la Sécurité Sociale, elles sont d’ailleurs obligées de procéder de cette façon-là, se faisant ainsi exploiter par des mafias organisées à la façon des réseaux de trafic d’êtres humains, et elles renforcent ainsi involontairement le système social bigot et répressif dans lequel elles vivent.
Bref, nous considérons le translover ‘typique’, honteux (il en existe aussi des respectueux, sympathiques et pas honteux du tout, mais ils sont trop rares) comme une véritable plaie pour les transsexuées et pour la société tout court, autant sous un aspect social (que nous venons de décrire) que sous un aspect politique (car le translover honteux est à la fois le résultat et la perpétuation d’une idéologie bigote, ségrégationniste et répressive, basée sur le postulat absurde qu' »il n’existe que deux sexes, et tout le monde doit être hétérosexuel et cisgenre »).
Il existe d’ailleurs aussi des femmes translovers (parfois appelées ‘transloveuses’), qui ne font certes pas vivre toute une industrie du sexe, mais qui cherchent en revanche parfois à exercer une autorité ‘maternelle’ marquée envers la transsexuée et qui sont souvent des donneuses de leçons très pénibles (sur le thème « moi, contrairement à toi, je suis une vraie femme, je vais te montrer ce qu’il faut faire et ne pas faire »). Mais là aussi, il en existe de respectueuses, sympathiques et pas honteuses du tout, et elles sont plus nombreuses que leurs équivalents masculins. (Ce qui arrange pas mal les nombreuses MtF lesbiennes, d’ailleurs… 🙂 )
Essayez en tout cas d’éviter les spécimens honteux et donneurs de léçons des deux sortes, votre bonheur personnel s’en trouvera renforcé…
Note : Curieusement, les FtM ont très peu d’ennuis avec les translovers/-euses, alors qu’on pourrait croire qu’il y sont autant exposés que les MtF. Preuve sûrement une fois de plus du caractère phallocrate et hétéropatriarcal de notre société…

Transsexué(e)

‘Transsexuated’ en anglais. Personne transgenre qui souffre d’une dysphorie du genre au point de ressentir le besoin de modifier, d’une façon ou d’une autre, son corps (son identité sexuée physique), afin de le rapprocher de son ressenti (de son identité sexuée psychique). Terme que nous utilisons à la place de ‘transsexuel(le)’ (voir aussi ce terme) parce qu’il nous semble beaucoup plus adapté à la réalité des choses. Une personne transgenre est avant tout une personne dont le genre ne coïncide pas avec son sexe, et son orientation sexuelle n’intervient en rien dans cette question d’identité personnelle. Elle cherche avant tout à vivre en harmonie avec son genre, qu’elle ne choisit pas et ne peut pas changer, et si cette personne fait des démarches afin de modifier son corps pour le mettre en accord avec son genre, nous parlons d’une personne transsexuée.
En parlant de ‘transsexuel(le)’, on comprend la question à l’envers et on fait passer les personnes transgenre pour des dingues qui veulent ‘changer de sexe‘ (entendez par là : ‘changer d’organe de plaisir’, ce qui est non seulement faux, mais en plus une vue pour le moins réductrice de la sexualité et du plaisir) pour se faire plaisir. Or, ‘changer de sexe‘ est non seulement impossible (on ne change pas nos gènes, notre squelette etc.), mais en plus, les personnes transsexuées ne voient là-dedans aucun ‘changement’ vers ‘autre chose’, mais plutôt une évolution vers la révélation de leur vraie nature, la réalisation d’elles-mêmes. D’ailleurs, on peut parfaitement être transsexué(e) sans rechercher la modification de ses organes génitaux.
C’est cela que certaines personnes transsexuées désirent faire, afin de réduire leur dysphorie du genre : elles voudraient faire modifier leurs organes génitaux, afin d’en adapter l’apparence et la fonctionnalité, autant que possible, à celle des organes génitaux du sexe qui coïncide avec leur genre. Il est important de souligner que très peu de personnes transsexuées subissent ce genre d’intervention pour des raisons de pur fantasme, même si la plupart apprécient le plaisir sexuel que peuvent éventuellement leur procurer leurs ‘nouveaux’ organes génitaux. Aimer jouir de son corps n’est que trop humain, et nous y avons tous/-tes droit, les transsexué(e)s aussi. Mais c’est très rarement cela qui motive les transgenre à franchir ce pas : la paix intérieure retrouvée par la réduction ou l’élimination de leur dysphorie du genre pèse bien plus lourd dans la balance et constitue leur mobile principal.
Le terme ‘transsexuel(le)’ et l’idée qu’il véhicule, raccourcissent donc cette question génitale, qui n’est déjà qu’une petite partie de l'(in)équation transgenre, à une question encore plus réduite, sexuelle : Apparemment il n’est pas imaginable pour le ‘grand public’, et malheureusement pour beaucoup de scientifiques, médecins, juristes et politiques non plus, que vouloir changer ses organes génitaux puisse être lié à autre chose que des fantasmes sexuels. Cette incompréhension manifeste provient certes partiellement du fait que ces gens-là ont sûrement du mal à imaginer ce qu’est une dysphorie du genre, nous le concédons. Mais il est tout aussi indéniable que cette incompréhension est parfaitement voulue par certaines personnes et institutions, afin d’enfermer les personnes transsexuées dans un ghetto socialet médical  bien commode pour que le Pouvoir les contrôle sans avoir à les craindre. Les personnes transgenre dérangent fondamentalement les structures du Pouvoir en place dans notre société, car elles mettent en question, tout à fait involontairement, par leur simple existence visible, la plupart des principes sur lesquels se base ce Pouvoir. D’où donc les démarches répressives exercées, tout à fait concrètement, par le Pouvoir à l’encontre des personnes transgenre, afin de se maintenir en place (les placements d’office en psychiatrie fermée existent encore aujourd’hui en France pour les personnes transgenre, sans qu’elles ne soient psychotiques ! ; sans parler des nombreuses chicanes administratives et médicales au quotidien qui empoisonnent leur vie).
En résumé, on peut donc dire que par le terme ‘transsexuel(le)’, la société tente de marginaliser et d’exclure les personnes transgenre et transsexué(e)s, en leur collant une étiquette ‘honteuse’ qui ne fait que prouver sa propre incapacité de comprendre et d’accepter des gens qui divergent de la ‘norme’, voire sa volonté délibérée d’éliminer ces personnes du circuit social, au mieux en les rendant invisibles, au pire en les enfermant ou en les poussant au suicide. Bref, ce terme résume bien à lui tout seul toute l’intolérance et les abus que nous personnes transgenre subissons quotidiennement de la part de la société dans laquelle nous vivons.

Transsexuel(le)

Terme employé à tort par les media (et, par conséquent, par le ‘grand public’) et le milieu scientifique, médical et juridique en lieu et place de ‘transgenre‘ en général et de ‘transsexué(e)’ en particulier. Nous considérons ce terme comme totalement inadapté, car il suggère, par analogie avec p.ex. ‘homosexuel(le)‘, que la transidentité est une question d’orientation sexuelle, ce qui est parfaitement faux. Voir ‘Transsexué(e)’.
Certain(e)s emploient le terme ‘transsexuel(le)’ plus spécifiquement pour désigner des personne transgenre post-op ou pre-op suivant un TSH (ce qui revient donc à dire « tu ne prends pas d’hormones et/ou tu ne comptes pas te faire opérer, donc tu n’es pas un(e) ‘vraie’ transsexuel(le) »). Ceci est du même tonneau ségrégatif que l’utilisation abusive du terme ‘transgenre‘ que nous dénonçons sous ‘Non-op‘, et nous refusons donc tout autant cette utilisation-ci du vocabulaire (le terme ‘transsexué(e)’ serait de toutes façons beaucoup plus adéquat aussi longtemps qu’on l’utilise comme nous le définissons, c’est-à-dire sans connotation ségrégative). En outre, nous trouvons que cette utilisation revient à attacher beaucoup trop d’importance à l’aspect médical de la transidentité, qui n’est, soulignons-le encore une fois, pas une maladie.

Travesti(e)

‘Transvestite’ ou ‘crossdresser’ en anglais. Personne qui pratique le travestissement.

Travestisme

Pratique du travestissement, en général de façon ponctuelle et plutôt par jeu ou fantasme (ce terme s’applique donc rarement aux personnes ‘full time‘ et transsexuées, qui le rejettent d’ailleurs d’habitude).

Travestissement

Le fait d’utiliser des tenues ou des accessoires vestimentaires réservés en principe, par convention sociale, aux personnes du sexe opposé.
Ce terme a 3 défauts majeurs :

  • Il est souvent utilisé de façon péjorative comme malheureusement tout ce qui est considéré toucher de près ou de loin à la sexualité (bien que se travestir ne soit pas forcément une question de sexualité, même quand c’est fait par jeu).
  • Il induit en erreur en créant un amalgame entre les ‘fétichistes’ ou les drag queens, qui s’habillent par jeu, d’un côté, et les personnes comme par exemple les transsexué(e)s ‘full time‘, de l’autre côté, qui s’habillent pour des raisons tout à fait différentes.
  • Enfin, s’habiller ‘comme le sexe opposé’ cache toujours, même lorsqu’il s’agit d’un jeu, une motivation plus sérieuse et/ou une certaine affinité pour ‘l’autre camp’ : se travestir est bien plus que se déguiser. La vérité n’est donc pas si cachée que cela (souvent bien au contraire : beaucoup de personnes transgenre se sentent affreusement ‘déguisées’ lorsqu’elles doivent s’habiller en correspondance avec leur sexe et non pas en correspondance avec leur genre), et dans le travestissement, c’est sans aucun doute une part cachée mais bien réelle des personnes qui fait surface.

TS

Abréviation de ‘transsexué(e)’ ou ‘transsexuel(le)’, courante aussi en anglais comme abréviation de ‘transsexuated’ ou ‘transsexual’.

TSH

Abréviation de ‘Traitement Substitutif Hormonal’ ou de ‘Thérapie Substitutive Hormonale’ (nous refusons cette dernière transcription, car il ne s’agit pas de ‘guérir’ les personnes transgenre, vu que la transidentité n’est pas une maladie). Aussi appelée ‘THS‘ (Traitement Hormonal Substitutif’ ou ‘Thérapie Hormonale Substitutive’, même remarque que ci-devant). Dans le contexte qui nous concerne ici, ensemble de traitements, à base d’hormones et/ou d’autres substances ayant un impact sur le système endocrinien du corps, destinées à aider le corps à développer les caractéristiques sexuelles secondaires du sexe ‘opposé’ en modifiant (entre autres) son métabolisme. Un TSH modifie aussi de façon non négligeable votre psychisme et votre libido.
À ce propos, démystifions un peu : un TSH ne supprime pas la barbe des mâles ni les seins des femelles, ne change pas le timbre de la voix des mâles (mais fait en général muer la voix des femelles vers le registre grave), ne modifie pas le squelette ni les gènes, et ne transforme pas les organes génitaux. Par contre, il fait pousser les seins et redistribue la graisse corporelle chez les mâles, et, chez les femelles, il fait pousser la barbe et les muscles.

TV

Abréviation de ‘travesti(e), courante aussi en anglais comme abréviation de ‘transvestite’.